mercredi 2 avril 2008

La révolte de la périphérie du Football

Dans Le Monde daté du 3 avril, on peut lire un article de Jean-Pierre Langellier dans lequel il relate la colère du football andin. En effet, la FIFA vient quasiment d'interdire la tenue de matchs internationaux au-delà de 2500m d'altitude. Cette décision est vécue comme une injustice par des pays comme la Bolivie, dont la capitale (La Paz, 3600m) ne pourra recevoir de matchs éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Une décision qualifiée "d'agression contre les peuples", rien de moins, par Evo Morales en personne. Le Président Bolivien a d'ailleurs reçu le soutien de l'international argentin Diego Maradona dans sa lutte contre la FIFA. On pourrait voir ici une nouvelle illustration de la théorie des relations centre/périphérie.

Cette théorie d'inspiration marxienne, développée par l'économiste Samir Amin (Le développement inégal, 1973), reprise par des sociologues comme Immanuel Wallerstein, permet de penser le monde et les relations internationales en terme de centres et de périphéries, de liens d'interdépendance, forcément déséquilibrés en raison de la domination des pays du centre sur ceux de la périphérie. Dans le domaine du sport comme dans d'autres domaines (économique et financier notamment), les pays d'Amérique du Sud se révoltent contre cette domination "eurocentrée".

Après le FMI et la Banque mondiale, c'est au tour d'une autre instance de gouvernance internationale, la FIFA et son président Sepp Blatter, de se faire tancer par les principaux leaders politiques d'Amérique du Sud.

Crédit photo : Towards victory always par nickbuxton, sur Flickr

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